Les spectacles à la salle des fêtes

J'adorais ce moment magique où, une fois installés sur notre siège, nous attendions avec fébrilité les trois coups suivis du levé de rideau. Ensuite le charme opérait.
Puis à la fin, le salut des acteurs avec les applaudissements me ravissait de partager leur joie.

Les cloches de Corneville

Les mousquetaires au couvent

Treize à table

On purge bébé

Mes parents achetaient des billets ou recevaient des invitations pour toute la famille. Nous étions quatre à ce moment là. Le jour du spectacle venu, noues étions mon frère et moi très excités à l'idée de se retrouver dans la salle des fêtes avec nos plus beaux habits.
Mais au moment de partir, à plusieurs reprises, mon père nous annonçait qu'il n'irait pas at qu'il resterait à la maison. Nous étions désemparés. Nos le suppliions avec ma mère de nous accompagner et de rester avec nous. Il résistait un moment puis cédait. Notre joie disparue durant un moment était décuplée. Ni ma mère, ni, nous enfants ne comprenions cette attitude. Ce n'est que bien plus tard à l'âge adulte que j'ai pu émettre quelques hypothèses à ce comportement. Indéniablement, il était très timide et je pense qu'il devait déployer une énergie importante pour aller contre ses angoisses. De plus je pe,nse qu'il n'aimait pas se retrouver dans une assemblée, il devait souffrir d'une sorte d'agoraphobie. Au moment de partir, son angoisse était tellement intense qu'il lui était impossible de s'imaginer en train d'être regardé par toute l'assemblée. Car c'est de cela dont il s'agit, le regard des autres. Mais devant nos supplications et notre désarroi, il arrivait à surmonter son angoisse et cédait pour satisfaire notre désire.

L'auberge du cheval blanc

Chaque année la salle des fêtes de Thizy hébergeai en soirée le samedi soir ou en matinée le dimanche après-midi des spectacles :
des pièces de théâtres jouées par la troupe de l'amicale laïque dont mon instituteur, monsieur Buffin, était membre
des opérettes et des bals.
C'est ainsi que nous avons pu apprécié en famille :
les cloches de Cornevilles, les mousquetaires au couvent, l'auberge du cheval blanc, treize à table, on purge bébé....
J'aimais bien la gaîté de ces divertissements

Les fêtes de classes et les fêtes patronales annuelles étaient clôturées par un grand bal animé la plupart du temps par un orchestre renommé.
Là, toutes les générations participaient, de l'enfant de trois ans à l'octogénaires dans la joie et la bonne humeur. Contrairement à ce qui se passait dans certaines communes voisines, il n'y avait jamais eu de bagarre.
Des tables entouraient la piste de dance. On pouvait consommer du vin, de la bière, du champagne ou des jus de fruits pour les enfants.
Au cours des premières années les danses étaient celles de la génération de mes parents : paso doble, tango, valse, polka.
Puis bien vite vinrent s'ajouter le rock and roll, le twist, le madison...
L'orchestre jouait trois danses identiques à la suite, puis changeait pour trois autres danses.